BÉNÉDICTION DE LA CLOCHE

Publié par Marie-Odile GAILLARD le

LA BÉNÉDICTION DE LA DEUXIÈME CLOCHE « MARIE-GABRIELLE« 

Peu de gens ont connu cette circonstance qui nous rassemble aujourd’hui; peu la connaîtront. En effet la bénédiction d’une cloche est un événement rare.

            « Permettez moi, au nom de l’Association des Amis de l’église saint-Nicolas, de vous tenir ensemble dans le même salut déférent : Vous M. le maire ainsi que tous les élus du Plessis Bouchard. Vous père Monnet, notre ancien curé, et Vous père Jean-Pierre qui lui succédez. Vous tous qui êtes absents et pourtant si présents dans nos mémoires. Vous Mgr RIOCREUX, évêque du diocèse de Pontoise et vous tous, croyants ou non, présents dans et pour cet événement exceptionnel.

            Depuis plusieurs mois notre clocher s’était tu, laissant un vide étonné dans la vie de la cité mais bientôt il retrouvera sa voix ou plutôt ses voix, comme deux cordes vocales, puisque dorénavant « Louise Joséphine » sera accompagnée de Marie Gabrielle. Et reprendront alors la sonnerie des heures civiles et des heures religieuses qui rythment nos vies et scandent nos journées, comme une ponctuation de l’air.

            Depuis des temps immémoriaux, par leur présence familière dans nos villes et nos campagnes, les cloches, célébrées par des poètes et des écrivains comme Victor Hugo, Chateaubriand ou Charles Baudelaire, servent à annoncer l’heure pour qui n’a pas la possibilité de la lire directement; qui n’a jamais suspendu son pas et, d’une oreille attentive,  n’a compté les coups; servent à guider le marcheur en quête de son chemin; et qui, égaré, n’a jamais tendu l’oreille pour discerner la direction d’un clocher.

            Aux temps de peur, de haine et de guerre c’est sur elles que reposait encore l’annonce de l’alarme et de l’alerte; l’annonce du péril et du malheur.

            Mais, pour celles qui vivaient encore et n’avaient point perdu leurs missions fondues dans l’âme d’un canon, de toute leur vigueur, venait le temps de chanter la joie et l’allégresse de toute armistice.  Heures civiles de la cité mais aussi heures religieuses de l’Église. C’est ainsi que nos cloches sont héritières de l’antique corne et des anciennes trompettes du peuple d’Israël. Elles marquent le lien étroit avec la vie des chrétiens dans les grandes étapes de la vie.

  • Leurs sonneries appellent à la prière et au recueillement, trois fois quotidiennement pour l’Angélus, qui suspend parfois tout travail comme dans l’immortel tableau de Jean-François Millet.
  • Elles convoquent aux rassemblements liturgiques dominicaux pour la célébration de l’Eucharistie.
  •   Elles avertissent des joies du baptême et du mariage comme de la douleur des funérailles.
  • Elles éclatent à toutes volées, après le silence du tombeau, dans la résurrection pascale, pour marquer le passage de la vie à la mort.

La symbolique de la cloche est si riche qu’elle englobe dans son ambiguïté, comme toute symbolique, le pire et le meilleur et, au-delà de la nostalgie de nos souvenirs, elle reste la voix qui appelle de la terre vers le ciel et du ciel vers la terre, une voix qui nous appelle au-delà de nous-même vers un ailleurs.« 

DISCOURS DE CLOTURE DE LA MESSE DE M. GÉRARD LAMBERT-MOTTE, MAIRE DU PLESSIS-BOUCHARD LE SAMEDI 5 MARS 2011

Mot de clôture de la messe de bénédiction de la cloche Marie-Gabrielle

Par M. Gérard LAMBERT-MOTTE, Maire du Plessis-Bouchard

Le samedi 5 mars 2011

Je ne saurais dire combien je suis heureux de pouvoir accueillir cette nouvelle cloche dans notre commune et de vous voir si nombreux en ce jour. Je remercie tout particulièrement la présence de Monseigneur RIOCREUX, évêque de Pontoise, de tous les prêtres, Père MANGES, Père MONNET, Père AMAURY . C’est un vrai plaisir de vous voir réunis tous les trois, et des paroissiens du Plessis-Bouchard. Je remercie également Jean BARDET, notre député, Raymond LAVAUD, notre Conseiller Général, Maire de Beauchamp. Et je salue également la présence de notre architecte, M. Slavomir (SWIECIOCHOWSKI) qui s’est mis à l’écart et qui est donc la personne qui a la responsabilité du chantier de la rénovation de l’église.

Dans l’esprit des Encycliques du pape Pie XII, il est dit au paragraphe 87 « les cloches ne seront pas employées au service des églises avant d’avoir été solennellement consacrées ou du moins bénies, dès lors elles seront conservées avec le soin qui est dû aux choses sacrées ».

On les bénit avant de les faire sonner la première fois et ce rite perdure depuis le Xème siècle. Ce jour est donc un évènement majeur à la fois dans la vie de l’Eglise mais aussi pour la ville du Plessis-Bouchard.

Considérant la cloche comme une personne on lui donne le prénom d’une sainte et l’évènement est transcrit au livre des baptêmes. Notre cloche s’appelle « Marie-Gabrielle ». Elle est le symbole du renouveau, l’âme de notre église Saint-Nicolas qui peu à peu revit. Elle viendra s’adjoindre à notre première cloche nommée Louise-Joséphine.

La naissance de cette nouvelle cloche constitue à elle seule tout un périple puisqu’elle a été fondue chez PETIT & FRITSEN fonderie royale aux PAYS BAS, à Arles Rixel. Ces maîtres saintiers sont fondeurs de cloches depuis 1660.

Marie-Gabrielle est symbolique je le disais car, si les cloches sont pour l’Eglise, les instruments qui font entendre la parole de Dieu et qui invitent à la prière et à un moment de fraternité, d’un point de vue républicain, les cloches sont aussi des instruments qui permettent de rythmer la vie et le travail à une époque où les horloges n’existaient pas. Elles avertissent les habitants de l’approche des envahisseurs. Le tocsin appelait les habitants en cas d’incendie ou pour annoncer la mobilisation lors de la déclaration de guerre. Encore aujourd’hui nous faisons sonner les sirènes tous les premiers jeudis du mois afin de vérifier leur bon fonctionnement en cas de besoin.

Je souhaite bien sûr que Marie-Gabrielle n’ait à sonner que pour célébrer d’heureux évènements, mariage, baptême par exemple et qu’elle participe activement à la vie du Plessis-Bouchard.

J’ai aujourd’hui une pensée particulière pour les Maires qui m’ont précédé, je parle d’Yves CARRIC, Jacques TEMPLIER car je sais combien ils étaient tout comme moi, attachés à notre Eglise. Madame CARRIC est là en compagnie de Mme Marie Thérèse ALINE, elles ont le privilège d’être toutes les deux marraines de notre nouvelle cloche.

Merci à tous

LES ORIGINES DU BAPTÊME DES CLOCHES

Quand on place de nouvelles cloches dans une église, il est d’usage de les baptiser avant de les faire sonner pour la première fois. Les parrains et marraines sont en général les donateurs de ces cloches, noms qui se retrouvent gravés sur le métal.

La pratique de la Bénédiction, pour les cloches, remonte probablement au IVe siècle ; le rite primitif date du VIIe siècle et se réduit à une formule d’exorcisme et une prière de bénédiction. Ce terme figure explicitement dans les premiers Sacramentaires (VIIIe siècle).

L’Église n’a jamais employé l’expression Baptême des cloches, communément admise dans le langage courant, parce qu’il n’y a pas là baptême dans le sens théologique de régénération de l’âme par la rémission du péché. La cérémonie de bénédiction des cloches comporte néanmoins une représentation des signes et des symboles du baptême. Très tôt l’Église donna aux cloches des noms de saints.

Le Livre des Bénédictions de 1988 a considérablement changé le rituel de la bénédiction de la cloche. Cette célébration est souvent intégrée au cours d’une liturgie eucharistique, ce qui est normal puisque la cloche convoque à l’assemblée chrétienne et rythme les étapes de la communauté paroissiale.

De droit commun, la fonction de bénédiction d’une cloche revient à l’évêque. Il peut cependant déléguer le vicaire général ou un simple prêtre.

Le rite, qui existe depuis le Xe siècle a peu évolué depuis et continue à figurer dans les rituels contemporains. Les prières commencent par la lecture de psaumes , puis l’évêque (ou son représentant) se lève, bénit le sel et l’eau destinés à la cloche, supplie Dieu de les sanctifier afin qu’ils reçoivent un pouvoir purificateur ; il mélange ensuite les deux éléments en forme de croix ; il va prés de la cloche, qu’il lave avec le liquide ainsi bénit, tandis que les clercs continuent à laver l’intérieur et l’extérieur de la cloche.

Après la lecture de nouveaux psaumes, le Prélat fait à l’extérieur de la cloche le signe de croix avec le Saint-Chrême (ou huile des malades) et demande à Dieu « que les sons de la cloche invitent les fidèles à la conquête du Ciel, que sa mélodie fasse croître la foi des peuples qui l’entendent, qu’elle tempère la violence des vents et des orages… » Ensuite, l’évêque place un encensoir sous la cloche pour que la fumée des parfums remplisse la cloche ; il la bénit une nouvelle fois puis fait sonner la cloche avec un maillet, invite le parrain et la marraine à faire de même ; le fondeur y est également convié. Dans l’assistance, on distribue alors des sachets de dragées… Il convient aussi de remarquer que l’acte de bénédiction était souvent enregistré sur le même registre paroissial que les actes de baptême des personnes.


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